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Comment rendre l’e-commerce plus responsable ?

En France, 1,5 milliard de colis sont expédiés chaque année, et autant de déchets liés aux transports et aux emballages sont générés.

Dans l’épisode 07 de la saison 2 de Cogiter, Céline a eu le plaisir de rencontrer et interviewer Charlotte, co-fondatrice d’Opopop, un service de colis réutilisables et consignés.

Pourquoi acheter en ligne est énergivore ?

D’après une étude réalisée en avril 2023 par l’ADEME et le ministère de la Transition écologique, l’impact environnemental du e-commerce est fortement lié à la logistique et aux transports qu’il engendre.

Par rapport aux commerces physiques, le commerce en ligne consomme sur des points différents. Si sur certains, il va être moins énergivore sur d’autres il va l’être beaucoup plus.

Les points forts du e-commerce par rapport aux boutiques physiques :

  • L’absence de magasin
  • L’absence de déplacements consommateurs
  • La mutualisation des trajets de livraison à domicile

Les points faibles du e-commerce par rapport aux boutiques physiques :

  • Les emballages
  • Le taux de chargement des véhicules
  • Le recours au transport express et/ou aérien
  • Les distances parcourues
  • Les retours

Cependant, tous ces points forts et faibles dépendent du comportement des infrastructures (point de retrait, transport en commun…) et des consommateurs.

Un achat en ligne est-il plus responsable qu’un achat physique ?

Une commande sur un site e-commerce n’a pas forcément plus d’impact qu’une commande en magasin tout dépend des paramètres.

Par exemple, vous souhaitez acheter un nouveau produit.

Scénario 1 :

L’enseigne où vous souhaitez acheter ce produit à un magasin accessible depuis chez vous en transports en commun, à vélo ou à pied.

Scénario 2 :

L’enseigne où vous souhaitez acheter ce produit à un magasin à plus de 30 km de chez vous, et vous êtes contraints de vous y rendre en voiture.

Dans le cas du scénario 1, l’achat en ligne sera plus énergivore, mais dans le cas du scénario 2 l’achat en ligne sera moins énergivore. C’est aussi une question de bon sens.

Selon une étude du cabinet Oliver Wyman, la vente physique de produits non-alimentaires génère entre 1,5 et 2,9 fois plus de CO2 que l’e-commerce. Ceci est expliqué notamment par le fait qu’un déplacement en voiture vers un magasin physique génère entre 3 et 6 fois plus de CO2 que l’achat en ligne d’un produit non-alimentaire.

La France affiche les impacts les plus faibles avec en moyenne 400 g de CO2 pour un achat en ligne et 600 g de CO2 pour un achat physique, soit 1,5 fois plus.

Cette étude est basée sur la situation la plus courante, qui est qu’un consommateur se déplace en voiture jusqu’au magasin, achète un produit et ne le retourne pas.

À savoir qu’il existe des différences entre les catégories de produits, principalement liées à la productivité des magasins, aux distances de déplacement vers ceux-ci, aux taux de retour et au poids des emballages. L’achat d’un livre dans un magasin physique produit en moyenne 1,6 fois plus d’émissions que l’achat en ligne. Pour un vêtement, le multiple est de 2,9.

Quel est l’impact environnemental de l’emballage dans le processus d’achat ?

Sur une commande e-commerce l’emballage représente 14% de l’impact environnemental de la commande.

L’e-commerce étant une expérience digitale, le colis est le premier contact physique entre la marque et le consommateur. Dans des objectifs de marketing et de communication, les marques apportent donc une attention particulière à avoir un emballage soigné.

Les consommateurs ont une conscience environnementale de plus en plus forte. Aujourd’hui les marques reçoivent des demandes de leurs consommateurs pour qu’elle réduisent leurs déchets.

Est-ce que les entreprises sont obligées de trouver des solutions plus responsables ?

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040. Pour y parvenir, des objectifs de réduction, de réutilisation et de réemploi et de recyclage sont fixés depuis 2021 par décret.

Sur la période actuelle (2021-2025) trois objectifs sont fixés par le premier décret 3R :

  • 20 % de réduction des emballages plastiques à usage unique d’ici fin 2025, dont au minimum la moitié obtenue par recours au réemploi et à la réutilisation
  • Élimination des emballages en plastique à usage unique « inutiles », tels que les blisters plastiques autour des piles et des ampoules
  • 100 % de recyclage des emballages en plastique à usage unique

De plus, la loi vise à augmenter la part des emballages réemployés par rapport aux emballages à usage unique. Elle fixe de nouveaux objectifs à atteindre :

  • 5 % des emballages réemployés mis sur le marché en France en 2023 ;
  • 10 % des emballages réemployés mis sur le marché en France en 2027.

L’heure est plus que jamais au réemploi et les emballages sont fortement visés. Beaucoup d’e-commerces doivent donc s’adapter à ces nouvelles mesures et Opopop est là pour les accompagner. L’objectif est qu’à terme cela devienne aussi normal de commander sur internet avec un emballage réutilisable que d’aller faire ses courses avec un sac cabas.

Comment Opopop rend l’e-commerce plus responsable ?

Pour rappel l’e-commerce est un mode de consommation en forte croissance. En 2021, il a généré 129,1 milliards d’euros de ventes, en progression de 15,1% par rapport à 2020 et de 24,9% par rapport à 2019.

Comment fonctionne Opopop ?

Le but d’Opopop est d’accompagner les marques et les consommateurs vers un e-commerce moins générateur de déchet.

Opopop est un service de colis réutilisables et consignés pour les e-commerçants. Les e-commerçants peuvent proposer l’option de livraison zéro déchet Opopop sur leur site. Le consommateur va pouvoir choisir le mode de livraison et se faire livrer dans un emballage réutilisable.

Une fois son colis reçu, le consommateur peut renvoyer l’emballage, au lieu de le jeter, dans n’importe quelle boite jaune de La Poste grâce à son étiquette pré-affranchie. Celui-ci revient chez Opopop qui le nettoie, le reconditionne et le renvoi au e-commerçant.

Comment se passe l’expérience client avec Opopop ?

Un système de consigne à la fin de la commande du client se met en place quand l’utilisateur choisit ce mode de livraison. Une consigne de 5 € non débitée est appliquée.

Un accompagnement pour le consommateur va se mettre en place pour lui rappeler de renvoyer son emballage, lui donner des tips, le prévenir quand Opopop à récupérer son emballage et le remercier en lui indiquant son impact carbone positif.

La consigne et l’accompagnement font qu’aujourd’hui 97 % des colis reviennent à chaque cycle ce qui permet d’avoir un meilleur impact positif. Un emballage réutilisable qui n’est pas réutilisé n’a pas d’impact positif, comme par exemple le fameux tote bag.

Quels types de produits peuvent contenir les colis réutilisables Opopop ?

20 % des colis envoyés sont emballés dans des enveloppes plastiques très peu recyclées (bien qu’elles soient recyclables). En France, le recyclage du plastique hors bouteille et flacon représente seulement 7 %.

Dans l’idée de trouver une alternative à ces pochettes plastiques, les colis réutilisables Opopop se présentent sous forme de pochettes avec un zip scellé quand elles sont expédiées. Elles sont souples et donc destinées aux produits non-fragiles, comme le textile, les accessoires, les cosmétiques solides…

Quels sont les freins des marques ?

Chez les marques qui n’ont pas de valeur éco-responsable les principaux freins sont :

  • Le coût du service plus cher que le jetable. Comme toute innovation, il faut atteindre un certain volume pour que son prix baisse significativement.
  • Le changement d’habitude,
  • La notoriété de la solution.

Quelles sont les autres solutions pour un e-commerce responsable ?

  • Comme We dress Fair, il est judicieux de réduire et surtout de bien choisir des produits à faible impact à proposer à ses consommateurs.
  • Toujours dans la livraison, il est possible de proposer Welco, une livraison entre voisin pour éviter les re-livraisons multiples et s’entraider.
  • Il existe aussi des hub urbains qui récupèrent les colis en périphérie des villes et les livrent en ville avec des véhicules moins impactants.
  • Paygreen est une alternative de paiement en ligne solidaire et durable.

Comment le consommateur peut-il avoir une utilisation du e-commerce plus responsable ?

Le e-commerce permet d’acheter exactement le produit dont nous avons besoin et pas un équivalent que nous achetons en attendant de trouver le bon. C’est donc en quelque sorte un mode de consommation éco-responsable si nous suivons la méthode BISOU.

B = Besoin : À quel besoin répond ce produit ?

I = Immédiat : En ai-je besoin immédiatement ?

S = Semblable : Ai-je déjà quelque chose de similaire ?

O = Origine : Quelle est l’origine de ce produit ?

U = Utile : Quelle est son utilité réelle ? Est-ce primordial ?

Aujourd’hui, le consommateur a vraiment un très grand pouvoir sur les marques. La manière dont il consomme, envoi un puissant message aux marchés, aux marques à l’écosystème.

Il est important de garder en tête que “La consommation est un bulletin de vote”.


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✒️ Cet article a été écrit par Cynthia, d’après les propos de Charlotte.

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